1) Définition de la pathologie d’humidité

La pathologie d’humidité désigne toute présence anormale d’eau ou de vapeur d’eau dans les composants d’un bâtiment (murs, planchers, fondations, toitures, menuiseries). Cette eau peut provenir du sol, de l’air ambiant ou d’infiltrations extérieures. Non traitée, elle entraîne une dégradation physique, chimique et biologique des matériaux.

2) Types d’humidité dans le bâtiment

• Remontées capillaires : migration ascendante de l’eau du sol à travers les fondations et les murs, souvent due à l’absence de barrière étanche.
• Infiltrations latérales : pénétration d’eau par pression hydrostatique dans les caves, sous-sols, terrasses, murs enterrés.
• Condensation : excès d’humidité de l’air intérieur se déposant sur les parois froides (ponts thermiques, ventilation insuffisante).
• Fuites et ruptures : défauts d’étanchéité des toitures, canalisations, joints, menuiseries.
• Humidité accidentelle : inondation, dégât des eaux, rupture de conduite ou refoulement d’égouts.

3) Origines et causes techniques

• Absence ou défaut d’étanchéité (fondations, murs, planchers bas, toitures),
• Mauvaise ventilation (air intérieur saturé en vapeur d’eau),
• Tassement du terrain entraînant infiltration latérale,
• Canalisations poreuses ou rompues,
• Absence de drainage périphérique des fondations,
• Matériaux non respirants (peintures étanches, enduits ciment),
• Absence de rupture capillaire dans les fondations anciennes.

4) Symptômes visibles d’humidité

• Taches sombres ou auréoles sur murs et plafonds,
• Efflorescences de sel ou de calcaire (salpêtre),
• Décollement d’enduits, papiers peints, peintures,
• Odeurs de moisi persistantes,
• Boiseries gonflées ou déformées,
• Moisissures et champignons (notamment mérule),
• Corrosion des armatures ou éléments métalliques,
• Humidité au toucher dans les murs bas ou angles.

5) Conséquences et risques

• Dégradation des matériaux (béton, plâtre, bois, métal),
• Corrosion des armatures et perte de résistance mécanique,
• Altération de l’isolation thermique et acoustique,
• Prolifération biologique (moisissures, champignons, acariens),
• Insalubrité et risques sanitaires pour les occupants,
• Perte de valeur immobilière et atteinte esthétique,
• Affaiblissement structurel si infiltration prolongée dans les fondations ou planchers.

6) Diagnostic de l’humidité

Le diagnostic d’humidité doit déterminer la source exacte de l’eau avant tout traitement. Il s’effectue à l’aide d’outils spécifiques :

• Mesure du taux d’humidité (hygromètre, humidimètre, test à la bombe au carbure),
• Thermographie infrarouge pour repérer zones froides et infiltrations,
• Analyse des sels hygroscopiques (indiquant remontées capillaires),
• Inspection par caméra endoscopique des canalisations et murs,
• Vérification des points singuliers : soubassements, toitures, menuiseries, joints.

7) Traitements et solutions durables

• Suppression de la cause : drainage périphérique, réfection d’étanchéité, réparation de fuite, reprise de pente,
• Injection de barrières hydrophobes dans les murs contre les remontées capillaires,
• Assainissement du bâti : ventilation mécanique contrôlée (VMC), déshumidification, aération naturelle,
• Restauration des enduits respirants (chaux, mortiers techniques),
• Protection des surfaces : hydrofugation, peinture microporeuse,
• Surveillance continue par capteurs d’humidité connectés.

Un expert en humidité et structure doit établir un rapport de diagnostic complet avant tout traitement curatif ou préventif.

FAQ — Pathologie d’humidité