
Fissuration des bâtiments : définition, typologies, causes et solutions
Les fissures sont des indicateurs d’un désordre du bâti. Leur diagnostic (cause, largeur, profondeur, évolution) conditionne les réparations et les éventuelles reprises structurelles.
1) Définition et portée
Une fissure est une perte de cohésion d’un matériau. Elle peut être superficielle (enduit) ou structurelle (mur porteur, dalle, poutre). La pathologie de fissuration englobe l’analyse des causes, le suivi et le traitement (curatif et préventif).
2) Typologies usuelles
- Microfissures (< 0,2 mm) : retraits, vieillissement des enduits.
- Fissures fines (0,2–2 mm) : mouvements modérés (thermique, hygrométrie, petites déformations).
- Fissures traversantes (> 2 mm) : suspicion de désordre structurel.
- En escalier dans maçonneries : tassements différentiels, appuis déformés.
- Verticales (retraits, tassements), horizontales (flexion, poussées), obliques (cisaillement), en carte (faïençage).
3) Causes principales
- Mouvements du sol : argiles gonflantes, dessiccation, affouillements, travaux voisins, séismes,
- Contraintes structurelles : flexion, cisaillement, efforts sur appuis, redistribution de charges,
- Variations thermiques et hygrométriques : dilatation/retrait des matériaux,
- Pathologies internes : corrosion d’armatures, réactions alcalis-granulats,
- Conception/exécution : joints manquants, chainages absents, ferraillage insuffisant, temps de cure non respecté.
4) Risques et impacts
- Infiltrations, humidité, décollements,
- Perte d’isolation et d’étanchéité,
- Affaiblissement local/structurel, risques de rupture,
- Dévalorisation immobilière, désordres esthétiques.
5) Diagnostic et suivi
- Relevé exhaustif (localisation, orientation, largeur, profondeur),
- Pose de témoins/fissuromètres et suivi temporel (saisonnalité hydrique),
- Mesures complémentaires : endoscopie, GPR, sclérométrie,
- Étude géotechnique si mouvements de fondations suspectés,
- Rapport avec analyse causale et plan d’actions.
6) Réparations et prévention
- Traiter la cause : drainage, reprise en sous-œuvre (micropieux, injections), redistribution des charges,
- Réparer : injections de résine/époxy, agrafage, ragréages, joints souples,
- Renforcer : platines/profilés, composites FRP, chainages,
- Surveiller : capteurs connectés, inspections périodiques, seuils d’alerte,
- Durabilité : passivation armatures, protection enrobage, gestion des eaux (EP/EV), joints de fractionnement.
FAQ — Fissuration
Quand une fissure devient-elle préoccupante ?
Au-delà de 2 mm, si elle est traversante, évolutive, ou localisée sur un élément porteur. Un suivi instrumenté est alors recommandé.
Peut-on simplement reboucher une fissure ?
Non si la cause persiste. On diagnostique d’abord, on supprime le désordre, puis on répare (joint souple, injection, agrafage) selon le cas.
