1) Qu’est-ce qu’une remontée capillaire ?

Une remontée capillaire est un phénomène physique où l’eau présente dans le sol est aspirée vers le haut dans les matériaux poreux (briques, pierres, mortiers, bétons). Ce déplacement s’explique par les forces de tension superficielle entre l’eau et les parois des capillaires du matériau. Plus les pores sont fins, plus la hauteur de remontée peut être importante (jusqu’à 1,50 m voire 2 m).

Les remontées capillaires apparaissent surtout dans les murs anciens sans coupure étanche entre la maçonnerie et les fondations, ou lorsque cette barrière s’est dégradée avec le temps.

2) Origines et causes des remontées capillaires

• Absence de barrière étanche (bâti ancien avant les normes modernes d’étanchéité),
• Dégradation des membranes bitumineuses ou ardoises isolantes,
• Matériaux très poreux (pierre calcaire, briques, mortiers à base de ciment),
• Sol humide ou non drainé (nappe phréatique élevée, terrain argileux, absence de drainage),
• Blocage de l’évaporation par enduits étanches, peintures non respirantes ou carrelages en pied de mur.

3) Symptômes visibles

• Taches d’humidité à la base des murs intérieurs ou extérieurs,
• Efflorescences salines (salpêtre) blanchâtres ou poudreuses,
• Décollement de peintures, papiers peints, enduits,
• Odeurs d’humidité persistantes,
• Bois gonflé ou déformé à proximité des zones touchées,
• Mur froid et humide au toucher jusqu’à une certaine hauteur constante,
• Altération des joints et apparition de microfissures au pied des murs.

4) Diagnostic des remontées capillaires

Le diagnostic doit permettre d’identifier la présence d’eau ascensionnelle, sa nature (eau souterraine ou condensation), et sa hauteur de remontée. Les outils utilisés incluent :

• Mesure d’humidité dans les murs (humidimètre, test à la bombe au carbure),
• Analyse des sels hygroscopiques (nitrates, sulfates, chlorures) pour confirmer l’origine du salpêtre,
• Inspection visuelle et thermographique (zones froides et humides),
• Observation de la hauteur d’humidification constante et horizontale, typique des remontées capillaires,
• Vérification de l’absence de fuite (eaux pluviales, canalisations, condensation interne).

Le diagnostic complet est établi par un expert en humidité du bâtiment ou un technicien en pathologie du bâti ancien.

5) Conséquences et risques

• Dégradation des matériaux (désagrégation, perte de cohésion),
• Formation de salpêtre détruisant enduits et peintures,
• Corrosion des aciers et affaiblissement des fondations,
• Prolifération fongique (mérule, moisissures),
• Altération de la qualité de l’air intérieur et risques pour la santé,
• Perte de performance thermique des murs et augmentation de la consommation énergétique.

6) Traitements des remontées capillaires

• Injection de barrières hydrophobes (silane, siloxane, crème ou gel) dans les murs pour bloquer la remontée d’eau,
• Drainage périphérique du sol pour réduire la pression hydrostatique,
• Assainissement des murs : piquage des enduits, application d’enduits à la chaux respirants,
• Aération et ventilation pour accélérer le séchage et prévenir la condensation,
• Installation de coupures étanches mécaniques (films bitumineux ou membranes intercalées),
• Surveillance post-traitement par mesures d’humidité trimestrielles.

Un traitement durable combine toujours la suppression de la cause (sol humide, manque d’étanchéité) et la restauration respirante du mur.

FAQ — Remontées capillaires