1) Qu’est-ce que la nappe phréatique ?

La nappe phréatique est une accumulation d’eau dans le sous-sol, occupant les espaces interstitiels entre les particules de sol (sables, graviers, argiles). Son niveau varie selon les saisons, les précipitations, les pompages agricoles ou urbains, et la nature géologique du terrain. Un niveau de nappe élevé peut exercer une **pression hydrostatique** sur les fondations et murs enterrés, provoquant infiltrations, désordres ou remontées capillaires.

2) Causes de la montée ou de la baisse du niveau de la nappe

• Précipitations abondantes et recharge saisonnière du sol,
• Absence de drainage ou sols imperméables (argiles, limons),
• Proximité d’un cours d’eau ou d’une zone humide,
• Fuites de réseaux d’eau potable ou d’assainissement,
• Pompages excessifs ou assecs prolongés réduisant la portance du sol,
• Travaux voisins modifiant les écoulements souterrains ou la pression interstitielle.

3) Impacts sur les constructions

• Infiltrations d’eau dans les sous-sols, caves et parkings,
• Remontées capillaires dans les murs et planchers bas,
• Tassements différentiels ou affaissements dus à la variation d’humidité du sol,
• Corrosion des armatures et dégradation du béton,
• Perte de stabilité des ouvrages enterrés (cuvelages, fosses, regards),
• Contamination des eaux et migration de polluants vers le bâti.

Ces effets sont particulièrement sensibles dans les sols argileux, marneux ou limoneux où les cycles de gonflement et retrait sont amplifiés par la fluctuation de la nappe.

4) Diagnostic et suivi de la nappe phréatique

Le diagnostic hydrogéologique vise à connaître la profondeur et l’évolution du niveau d’eau pour prévenir tout désordre. Il s’appuie sur des outils de mesure et d’observation spécialisés :

• Piézomètres manuels ou automatiques pour mesurer la hauteur d’eau dans le sol,
• Capteurs de pression et de niveau connectés pour un suivi en continu,
• Courbes de fluctuation corrélées avec les données météo et pluviométriques,
• Inspection géotechnique du terrain pour identifier les couches perméables et imperméables,
• Étude structurelle pour vérifier la résistance du bâti aux pressions hydrostatiques.

Ces mesures permettent de corréler les désordres observés (fissures, humidité, affaissements) avec les variations du niveau de nappe.

5) Solutions et traitements préventifs

• Drainage périphérique pour abaisser localement le niveau d’eau autour des fondations,
• Cuvelage étanche des sous-sols ou caves pour résister à la pression hydrostatique,
• Pompage de décompression (système de relevage automatique ou puisard),
• Rehausse des seuils et des dallages dans les zones inondables,
• Étanchéité des réseaux enterrés et contrôle des infiltrations parasites,
• Surveillance instrumentée à long terme (capteurs connectés, alarmes de remontée).

La solution la plus adaptée dépend de la nature du sol, du type de bâtiment et de l’amplitude des variations de nappe.

6) Références normatives et recommandations

• DTU 20.1 — Ouvrages en maçonnerie de petits éléments,
• DTU 14.1 — Étanchéité des ouvrages enterrés,
• Norme NF P94-500 — Reconnaissances et essais géotechniques,
• Guide CSTB — Gestion de l’humidité et pathologies du bâtiment.

FAQ — Suivi de la nappe phréatique